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Crédit Photo: Wikicommons
Personne n’accusera le NPA de sympathie pour Macron, mais pour des raisons qui le regardent, il a touché juste en parlant de crimes contre l’humanité à propos de la colonisation.
On pourrait, par exemple, évoquer les « enfumades » que Wikipedia définit ainsi : « Les enfumades sont une technique utilisée en Algérie par le corps expéditionnaire français durant la conquête du territoire de la régence d’Alger en 1844 et 1845. […] La technique consiste à asphyxier les personnes réfugiées ou enfermées dans une grotte en allumant devant l’entrée des feux qui consomment l’oxygène disponible et remplissent les cavités de fumée. » Le 11 juin 1845, Bugeaud, commandant des troupes françaises en Algérie, conseilla à ses subordonnés afin de réduire la résistance des populations : « Enfumez-les à outrance comme des renards ». Et une semaine après cette déclaration, le colonel Pélissier n’hésita pas à asphyxier plusieurs centaines de personnes – hommes, femmes et enfants – qui s’étaient réfugiées dans une grotte. Il y eut aussi les « emmurades » : ainsi, en août 1845 par exemple, cinq cents Algériens furent emmurés dans une grotte.
Et cela continua... Pour procéder au pillage des ressources de l’Afrique, les populations civiles furent soumises aux travaux forcés, avec à la clé des milliers de victimes : entre 15 000 et 30 000 personnes mortes sur le chantier du chemin de fer entre Pointe-Noire et Brazzaville, au Congo. Des morts, il y en a eu également à chaque fois que les populations ont tenté de se libérer du joug colonial : par exemple à Madagascar, au Cameroun ou en Algérie.
L’historien Benjamin Stora rappelle le rapport du jeune Michel Rocard, sortant alors de l’ENA, qui expliquait en 1960 que plus de 2,5 millions de paysans algériens avaient été déplacés de force par l’armée. Certains de ces paysans moururent de faim : Rocard, souligne Stora, parlait à leur propos de « crimes contre l’humanité ».
Alors, oui, ce sont bien des crimes contre l’humanité !